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Et vous ? Êtes-vous certain de n’avoir rien à vous reprocher ?
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Naissance d'un Auteur Cosmixk...

IMAGINAIRE DES POSSIBLES
© Pat CosmixKi
Chapitre 4
Sans imagination, l'amour n'a aucune chance.
Romain Gary
Ne restreins pas le champ du possible aux limites de ton imaginaire
Antony Bouchardon

Chapitre 4
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Ils reçurent en pleine face un choc visuel et sonore à peine l’immense porte vitrée et coulissante franchie.
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Il porta la main à son cœur, car l’espace qui venait de se développer devant eux était vertigineux.
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Comme s’ils avaient été subitement transportés dans une station spatiale perdue au milieu d’une myriade de galaxies inconnues, en pleine guerre intergalactique, dans un brouhaha effroyable de cris, de hurlements, de cavalcades, de tirs de pistolets automatiques, d’explosions, de chuintements et de sifflements de rayons lasers...
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Il en avait le souffle coupé.
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De l’autre côté de l’immense espace, le long d’une coursive accrochée à une des parties extérieures de la station, une bande de monstres hideux poursuivaient une bande d’olibrius non moins étranges.
— T’as raison ! Qu’est-ce qu’ils sont laids et qu’est-ce qu’ils ont l’air méchants !
— Ah ! Tu vois !
Aphrodite 4.0 les désigna du bout de son long doigt charmant :
— Ceux qui sont devant, ce sont les gentils. Ceux qui sont derrière et qui les poursuivent, ce sont les plus méchants. Il acquiesça :
— Mon Dieu, quelle horreur!
La muse, toujours en les désignant de son doigt joliment manucuré :
— Regarde ces entités qui semblent avoir une base humaine et qui sont affublées de têtes de hyènes, de faucons ou de serpents. Elles ont été génétiquement modifiées. On dit aussi “améliorées” – elle fit le signe des guillemets anglais ironiques avec deux doigts – avec des gênes d’animaux dont, bien sûr, elles ont gardé le goût du sang.
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Aphrodite 4.0 vérifia qu’il suivait bien :
— Les gros reptiles monstrueux que tu vois voler là-bas, au look préhistorique, avec des têtes d’Alien et des lames de poignards à la place des dents, oui, ceux qui bavent de partout, ce sont des androïdes à patins à roulettes. Des robots conçus pour tuer, et qui ne laissent aucune chance à leurs victimes désignées.
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Soudain, il eut un geste de recul, et se protégea le visage, les avant-bras levés.
Une furie holographique venait de les survoler, une sorte de mégère échevelée, la figure déformée par la haine et la rage.
— Ça, c’est Heera ! L’hologramme femelle de service de dernière génération qui veut devenir maître du monde.
L’entité, douée d’une ouïe certainement améliorée, s’arrêta tout net et revint d’un coup d’aile au-dessus de leurs têtes où elle resta en vol stationnaire, pour leur hurler dessus :
— DE TOUS LES MULTI-UNIVERS SI CELA NE VOUS DÉRANGE PAS !
— Voilà, rien de moins ! ironisa à nouveau Aphrodite, dès que la furieuse se fut un peu éloignée.
— Et les autres, ceux qui courent devant comme des lapins comme s’ils étaient poursuivis ?
— Mais ils le sont, mon pote !
— Pourtant, ils ont l’air aussi déjantés que les autres. Regarde-moi cette gamine !
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Il désignait une charmante jeune fille au look punk, dont la coiffure explosait de toutes les couleurs et qui surfait sur une planche volante.
Elle arborait fièrement un tee-shirt orné d’un “FUCK THE LIFE” fluorescent.
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Elle était suivie d’une plante verte qui courait en tenant son pot de fleurs dans les bras.
Poursuivie, elle aussi, par une meute de chiens et de chats robots, qui se jappaient et se miaulaient dessus avec véhémence dans des langues aussi étranges qu’étrangères.
Tout ce beau monde était survolé par un agrégat d’hologrammes de toutes formes et de toutes les couleurs et précédé par un vieux sage chinois en lévitation totale, la face fendue par un sourire perpétuel.
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De même, le garçon ne manqua pas de remarquer un lot de jolies bimbos, toutes plus charmantes les unes que les autres.
Elles accompagnaient un ravissant jeune homme aux traits androgynes.
— Celui-là, c’est Jim, le beau gosse ! Pas mal, non ? C’est l’un des héros récurrents.
— Oui pas mal, admit-il avec une pointe d’agacement dans la voix tout juste contenue.
— Eux, ce sont les bons, ceux qui vont sauver le monde des dérives technologiques des méchants
— Sûr qu’avec une bande d’énergumènes pareils, on est tranquilles !
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Une formation d’engins terrestres intergalactiques hybrides les survola brusquement à une vitesse hypersonique... dans un bruit de quatrième guerre mondiale !
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C’est alors que, profitant de la diversion fournie par ce passage, la poursuite tourna à la bagarre générale.
Il devenait de plus en plus difficile de distinguer les bons des méchants.
De la mêlée, on voyait surgir, ça et là, un bras, une jambe, une tête, et parfois une entité entière aux formes généreuses.
— Y a quand même de super-nanas dans ce truc, remarqua-t-il en connaisseur averti.
Il se tourna vers Aphrodite, car il avait une question qui le turlupinait depuis déjà un moment :
— De quelle imagination tordue on a bien pu sortir tous ces...
Elle lui posa vivement un doigt sur la bouche :
— CHUT !!! Pas un mot de plus ici, car cela risque d’être terrible...
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Elle dirigea son regard vers la mêlée ouverte d’où jaillissaient des cris, des coups, des invectives, des insultes, des menaces...
— Avant, au moins, ils se bagarraient par titre. Les méchants, contre les bons de chaque histoire ou inversement. Cela permettait de s’y retrouver un peu. Maintenant, ils vont d’un “pitch” à un synopsis, d’une nouvelle à un roman, sans se gêner, et tu vois un peu cette pagaille... Bon, je vais essayer quand même de mettre un peu d’ordre !
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Elle grimpa sur une plateforme légèrement surélevée et se mit soudain à hurler :
— CE N’EST PAS BIENTÔT FINI CE BORDEL? NON, MAIS VOUS VOUS CROYEZ OÙ ?
Puis elle radoucit un peu son ton, en rajustant son calot qui s’en était trouvé tout de travers.
— Vous n’en avez pas assez de vous battre tout le temps les uns contre les autres ? D’abord, mettez-vous en ordre, par histoire. Il faut que je vous présente à monsieur !
— Qui c’est encore celui-là ? D’où il sort ? s’enquit Heera, échevelée et menaçante, la bouche toujours tordue par la haine.
— C’est vrai ça, je n’ai pas entendu dire qu’il y avait une nouvelle histoire, s’insurgea à son tour un androïde préhistorique sur un ton tout aussi agressif, mais avec un sourire en dents de scie plein de sous-entendus terrifiants.
L’intervention d’Aphrodite 4.0 avait au moins eu pour résultat de stopper toute la bande dans sa course folle.
Maintenant, il lui fallait répondre à toutes ces suspicions. Elle hésita un instant, puis :
— Il est à la recherche d’un trésor !
Ce qui multiplia les moues et grimaces dubitatives.
— Oui, qui c’est ce clown ? Il a une drôle de tête! relança Lady Geeky, la gentille Punkette à la crinière couleur d’oiseau des îles, en regardant les formes anatomiques de sa voisine avec envie et dédain.
— Moi je ne le trouve pas si mal que ça... minauda une autre bimbo à la silhouette généreusement calculée par computer.
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Aphrodite 4.0 essaya de lancer une nouvelle digression, en dessinant dans l’air, les mains tendues en avant, un espace grand comme un terrain de football.
— Bon, rangez-vous tous, là devant ! Et par titre !
Comme cela ne les fit pas bouger d’un pouce, elle précisa :
— Les personnages de “Lisa NexXT”, ici, à ma gauche... ceux d'“e-Jugement”, à côté... au milieu je veux voir ceux de “H-P.1.0”... et enfin, tous ceux “d’Herea Tome 1 et 2” à ma droite.
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Certains commencèrent à se placer, mais il restait encore beaucoup d’indécis, les bras ballants.
— Les autres, mettez-vous derrière, votre espace temps n’est pas encore défini !
Devant l’incompréhension qui se dessinait sur leur visage, elle crut bon de préciser :
— Votre histoire n’est pas encore imaginée ! Elle existe, mais seulement dans l’univers des possibles !
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C’est en rechignant fortement et en exprimant tout haut une mauvaise volonté évidente, que les premiers commencèrent à se ranger.
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La petite punkette toujours en équilibre instable sur sa planche volante vint se placer au-dessus des deux nouveaux intrus.
— Moi je suis Lady Geeky de “e-Jugement” ! Bon et toi, qui es-tu ? Un bon ou un méchant ?
Comme il ne répondait pas, elle insista :
— T’ES SOURD ? T’es un bon ou un méchant ?
Il chercha de l’aide du côté de la muse qui fit semblant de regarder ailleurs, et
essaya alors de botter en touche :
— Je suis les deux !
— OH ! L’autre ! N’importe quoi ! On ne peut pas être les deux, on est soit un bon soit un méchant. POINT BARRE !
Heera, l’hologramme qui n’était jamais bien loin, fonça à son tour, furibarde :
— Bien sûr qu’on peut être les deux ! Regardez-moi, je suis une méchante au début de l’histoire et à la fin...
— NON !!! PAS ÇA !!!
C’est toute la troupe à l’unisson qui venait de hurler en se bouchant les oreilles.
— On ne raconte jamais la FIN d’une histoire, ÇA NE VA PAS NON ?
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— OH ! L’AUTRE ! Elle est complètement... MÉGALO... elle veut nous faire croire, qu’elle est passée du bon côté ! s’exclamèrent certains, en se tenant les côtes.
Ils la connaissaient certainement, eux : la fin de l’histoire !
— Mais je trouve de plus en plus qu’il a vraiment une sale tête le nouveau... relança Geeky.
— Mais non, nous, on le trouve plutôt sympa ! corrigèrent deux ou trois jolies personnes.
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Les méchants se rapprochaient de plus en plus, avec des gueules à faire un mauvais coup sans prévenir.
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La muse sentait qu’elle n’arriverait jamais à garder le contrôle et que ça commençait à sentir le roussi :
— Bon, ce n’est pas tout ça, mais il faut qu’on y aille, car on n’a pas que ça à faire... je dois l’aider à trouver un trésor...
— UN TRÉSOR ? Et pourquoi, on ne vient pas ? Qu’est-ce que c’est que cette embrouille... moi je les sens de moins en moins ces deux-là !
— Mais je vous assure, je n’y suis pour rien... balbutia le photographe, penaud.
— Comment ça, tu n’y es pour rien?
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Aphrodite 4.0 fit les gros yeux à son compagnon, en posant un doigt sur ses lèvres en forme de cœur pour lui intimer le silence.
Mais, encerclé de toute part par des entités si peu amènes, il cherchait plutôt, et par tous les moyens, à se tirer de ce mauvais pas.
— Je veux dire que si vous êtes si laids et si méchants, ça ne peut pas être de ma faute !
Heera, qui tournait toujours en rond au-dessus de leurs têtes, et qui n’était pas à court d’idées, surtout si elles étaient machiavéliques, suggéra :
— Écoutez, vous autres, une muse, ça ne peut que dire la vérité, NON ? Attrapez-la par les pieds et secouez-la un peu, elle va nous lâcher le morceau.
— NON, surtout pas ! Ne la laissez pas faire ! Moi, elle m’a torturée horriblement, dans “Heera Tome1” ! Elle m’a découpée en rondelles, il y avait du sang partout ! Une vraie boucherie ! Une horreur ! s’interposa Alice, une belle blonde platinée qui devait s'y connaître en torture car trop visiblement adepte de la chirurgie corrective.
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Les autres hochèrent affirmativement de la tête en grimaçant de dégoût :
— Une HORREUR ! Tous les outils de la boîte lui ont travaillé le corps ! Terrible ! Monstrueux ! Moyenâgeux !
— Et les reploplos modifiés c’était avant ou après ? rigola Heera qui paraissait n’avoir aucun remord.
Mais les êtres à têtes de serpents et de hyènes, qui s’étaient déjà précipités sur Aphrodite 4.0., l'avaient déjà retournée illico presto, la tête en bas, et commencèrent à la secouer comme un vieux prunier :
— Qui c’est le mec qui est avec toi ?
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La muse, peu habituée à ce manque d’égard, essayait quand même de garder un semblant de dignité en retenant sa mini-robe, mais la tête à l’envers, ce n’était pas la chose la plus facile, même dans le Multi-Univers, et ses idées s’embrouillaient un peu.
— Laissez-le tranquille, il vous dit la vérité, il n’a encore rien écrit ! lâcha-t-elle malgré elle.
— Comment ça, il n’a ENCORE rien écrit ? reprirent les tortionnaires, le regard de plus en plus menaçant.
L’intéressé tenta à son tour une digression :
— Exactement, je n’ai encore rien écrit, et cela, depuis des années, à part quelques bons de commande, ou quelques formulaires administratifs...
— Comment ça, tu n’as encore rien écrit ?
Un silence, assourdissant et terrifiant, s’installa sur toute l’esplanade, comme juste avant l’arrivée d’un tsunami.
— Attendez, moi, ce qui me dérange un peu dans ce qu’ils viennent de dire tous les deux, c’est l’adverbe... ENCORE... réfléchit tout haut Heera.
Les autres hochèrent de la tête, affirmativement :
— ATTENDEZ ! Une minute ! Il me vient soudainement comme un horrible pressentiment... je suis sûre que ce type... c’est...
— L’AUTEUR !!!
Tous les personnages n’avaient eu qu’un seul et même cri.
— PARDI ! Ils viennent de nous dire tous les deux, qu’il n’a... ENCORE... RIEN ÉCRIT.
— N’oublions pas que nous sommes dans la mémoire universelle, où passé, présent et futur sont interconnectés, donc ça peut très bien vouloir dire que... ce type... c’est ni plus ni moins qu'un AUTEUR... À VENIR !
— OH ! LE SALAUD ! s’écrièrent les méchants de tout cœur.
— OH ! Nom d’un chien ce gars-là, c’est l’AUTEUR ! Vous vous rendez compte du CULOT ! Il ose venir nous NARGUER, lui qui nous a faits LAIDS, IMMONDES, BÊTES ET MÉCHANTS À SOUHAIT !
Du coup, ils lâchèrent la muse, sans autre forme de procès, qui tomba sur le chignon.
– AIE !!!
La situation devenait vraiment plus que critique.
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A suivre... Extraits 3...
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Crédit photo : Imaginaire Impossible
Images couverture
Licence étendue 123RF.
Auteur : Christos Georghiou©123RF Images Illustrations fonds
Licence : CC0 Creative Commons
PAO : Pat.CosmixKi
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ISBN : 978-2-490204-02-1
EAN : 9782490204021
Numéro de Copyright : 00065312-1
Imaginaire Impossible © Pat.CosmixKi2018
Corrections/Mise en page : Mathilde Mafalda Vidal
